samedi 4 août 2012

FOTODROID, nouvelles images du littoral


une exposition de photographies
de Ons Abid, Sandrine Derym,
Karine Maussière, Catherine Merdy,
Jean-Michel Verdan, Yannick Vigouroux
et Rémy Weité

7, rue François-de-Neufchâteau, 75011 Paris
M° Voltaire / Charonne
du 9 novembre au 8 décembre 2012




Inauguration de l'exposition 
en présence des photographes
et signature du livre de 
Jean-Michel Verdan,
 M'as-tu vu !..., éditions de l'Ivraie 
le vendredi 9 novembre 2012 à partir de 17 h 30 



Signatures des livres de Sandrine Derym, Pola !,
Louise Narbo, Coupe Sombre, éditions Fligrannes,
Karine Maussière, cours Lola cours et
Littoralités, Marseille, livres d'artiste
Yannick Vigouroux, Naufragée, éditions Thierry Magnier
La Photographie ancienne
et La Photographie contemporaine
Nvelles éditions Scala
le vendredi 23 novembre 2012 à partir de 17 h 30




















© Catherine Merdy





Il y a deux ans, l'exposition Polaland, dont le commissariat était assuré par Xavier Martel, présentait  les polaroids d’Ed Lisieski, Esmeralda Suares, Didier Tatard et Yannick Vigouroux.
Voici cette nouvelle génération d’images que sont les poladroïds produits à l’aide d’I-phones et de smartphones. Outre la technique commune, le thème qui relie les différents travaux est cette fois celui du littoral… 

« Homo photographicus » par Jean-Michel Verdan



 © Yannick Vigouroux et  © Jean-Michel Verdan,
 « Courseulles-sur-Mer, juillet 2012 / Palavas-les-Flots, 2011 ».





Homo photographicus
  

Un véritable comportement visuel, c’est bien de cela qu’il s’agit lorsque l’on regarde les photographies réalisées par les auteurs présents à la galerie Satellite.
Je dis très souvent, lors d’ateliers ou conférences, que voir,ce n’est pas regarder.
Regarder c’est voir mieux avec l’outil photographique que l’on utilise.
Ici, c’est le plus souvent un téléphone portable, programmé
sur une application, Polaroïd, Diana ou autre…
L’Homo Photographicus serait-il né ?


La permanence de cet objet dans la poche implique qu’à tout moment nous  puissions le sortir pour enregistrer l’image d’un quotidien qui sans nous surprendre nous invite à poser un regard plus sensible sur cette banalité qui rythme nos vies. Quel autre appareil photo pourrait être plus impliqué ? Cet objet dont il est impensable que nous puissions nous passer offre aussi la possibilité d’un instantané de la diffusion. Connecté à internet pour la plupart, vous pouvez partager dans une immédiateté ce que vous avez vu. Est-ce réellement de votre intimité qu’il s’agit ? Oui et non, oui parce que c’est bien de nous qu’il s’agit dans un « être là ». Non, car nous avons tous la faculté de choisir ce que nous voulons partager de notre vision du monde.

Ici, l’outil est dans le prolongement du bras, la photographie se fait geste, attitude… Ici se confondent « le monde et mon corps », c’est en cela que la photographie est comportementale. Le mot contient tout ce que le photographe appréhende de sa vision.
Ce n’est plus que l’œil qui regarde. C’est tout le corps, mû dans un espace photographique. La tension du geste et l’attention de l’esprit dans un saisissement de la sensibilité.


Jean-Michel Verdan, 15 mai 2012


A lire aussi l’article de Jean-Michel Verdan :
Et cet article de Xavier Martel, commissaire de « Pola-land », en écho, rédigé il y a presque dix ans mais toujours d’actualité :

Ons Abid




© Ons Abid






Ons Abid est né en Tunisie en 1979. Photographe Freelance, elle travaille avec les magazine parisiens Jeune Afrique, Afrique Magazine (AM) et plus récemment avec Paris-Match. Elle est diplômée de l'Institut Supérieur des Beaux Arts de Tunis (ISBAT) en 2004 avec un diplôme en design graphique. En 2005, elle a travaillé simultanément en tant que directeur artistique dans une agence de publicité et en tant que photographe événementelle. En 2009, elle a obtenu sa maîtrise en Sciences et des Arts dans le ISBAT.

Au cours de la même année, elle a fait un stage à l'Ecole Nationale de la Photographie (ENSP) à Arles, France. Elle a travaillé à Arles aux Rencontres Internationale de la Photographie (RIP) où elle a également exposé quelques-unes de ses photographies sur le Musée Arlaten.

Le portrait environnemental et la question de l'identité constituent, depuis 2000, l'orientation majeure de ses œuvres, et l'amène de plus en plus d'enregistrer les codes sociaux d'une société en pleine évolution. En Tunisie, elle expose régulièrement dans de nombreux endroits de l'art contemporain, à El Teatro de Tunis Galerie (2007 - 2009), dans Abdellia Palais de La Marsa (2008 -2010), dans les Rencontres de la Photographie de Ghar El-Melh à Tunis- (2009) et la Biennale africaine de la Photographie de Bamako (2009), au siège de l'Unesco (2011) et récemment invité par le Festival du Maghreb à Perpignan (2012).


Elle a été choisie en 2009 par la Fondation World Press Photo parmi les quinze photographes du monde arabe et a reçu en 2010 le certificat du programme Mena Journalisme (Middle East North Africa) où elle présente une série de portrait de la vie de rue d'Istanbul. En 2011, Ons a eu l'occasion de couvrir l'ensemble de la révolution tunisienne, en montrant de quelle révolution impressionne sur le paysage et sur le visage humain.


En 2010, elle a enseigné pour l'Institut Supérieur des Beaux-Arts de Tunis.

Ons vit aujourd'hui entre Tunis et Paris, où elle travaille actuellement sur plusieurs projets dans la photographie documentaire et la vidéo.

 

Sandrine Derym


© Sandrine  Derym

Sandrine Derym, 37 ans, vit et travaille à Paris.
Elle compte à son actif nombre d’expositions en solo ou en tant que membre de son collectif de photographes La Petite Société :

« 17 ans » dans l'exposition sur la thématique « Les dissonances de l’adolescence » à la galerie Immix, Paris 10e, mars 2010, et « Carte blanche à Yannick Vigouroux » à la galerie Le Lieu à Lorient, juin 2012.
Lauréate de l’exposition collective des Rencontres Photographiques du 10e en 2005, elle a ainsi rencontré les membres fondateurs du collectif  La Petite Société avec qui elle a réalisé quelques projets d''expos  « la Petite Société se jette à l’eau », un diaporama rotonde à la Mairie du 10e, en 2008, « La Petite Société=f: 2,8² » (Travaux autour de cinq thèmes avec format carré pour tous les exposants), les Douches, Paris 10e en 2009 . Elle a aussi édité, avec ce collectif, un livre ayant pour thématique la "DISTANCE" aux éditions Area en novembre 2011.
«  A mes yeux, les photographies de paysage et les portraits se répondent et se poursuivent tout naturellement.
Un visage, un souvenir, une lumière ou une silhouette : pour moi, le souvenir demeure sensoriel. L'aspect rétro du pola(d)roïd fait que ces images ne sont pas datées, justement, et remettent en question le moment de la prise de vue. Mes photographies sont la somme d'une émotion diffuse et rêveuse, perçue l'espace d'un instant. »

Sandrine Derym

Karine Maussière




© Karine Maussière




Dîplomée des Beaux Arts de Marseille, Karine Maussière est photographe plasticienne.

Elle pense à la photographie comme un outil sensible plus que technique : elle utilise depuis 2006, année d'un tour du monde en solo, année de l'ouverture de son blog http://kalucine.blogspot.com, un photophone.
Outil léger, discret, contemporain, il est l'outil de la mobilité. Il favorise un rapport spécifique au monde et permet une certaine disponibilité à l'émotion avec la fabrication en 1 clic de l'image.

Elle a à son actif de nombreuses expositions et a publié dernièrement, à compte d'auteur, son livre objet
cours lola cours. (Présentation le 20 oct à Marseille).

Ses travaux réalisés lors de voyages, argentiques (Project-Room, Galerie Roger Pailhas, Marseille 2002) ou numérique (Les images voyageuses, Galerie Satellite, Paris 2012), traitent du vide. Ce vide reflèterait-il l'absence de l'être ou, au contraire, une présence en creux, un « potentiel », quelque chose qui attend d'être rempli, et par extension d'être réalisé ?

Pour Fotodroïd, de nouvelles images du littoral, KM nous emmène loin des clichés de sable fin et nous fait part de ses divagations sur des territoires dévastés ou en friches.

Karine Maussière est mandatée par les ateliers de l’image à Marseille et le CAUE13 sur des projets Photographie et Architecture. Avec la galerie des Grands Bains douches, elle propose des dérives urbaines sur des territoires hors normes.


www.karinemaussiere.com

Catherine Merdy


© Catherine Merdy
 


 
Catherine Merdy, née en 1968,  a fait des études cinématographiques à l’Ecole Nationale Louis-Lumière.

Caméraman et photographe, elle vit et travaille à Paris.

Son travail photographique est fortement marqué par l’esprit de liberté qui accompagne l’usage ludique de ce qu’elle nomme elle-même ses “toyscamera” : Lomo LCA, Lubitel, Holga, Sténopé,... des appareils-jouets aux fonctions rudimentaires pour une pratique qui va à rebours de la perfection technologique.

Elle collecte des images de son quotidien, l’appareil photographique faisant office de journal intime où s’écrit son histoire et celle de ceux qui l’entourent. De cette prise de note régulière, Catherine Merdy va alors associer, multiplier et confronter les images collectées jusqu’à concevoir des visions “patchwork” d’une société aux multiples visages.

Son travail n’a de sens que dans cette « pulsion » de déclencher l’appareil pour aller à la découverte des choses et des êtres. Il n’y a ici aucune mise en scène, aucune volonté de raconter une histoire pré-établie, ni de rapporter une œuvre documentaire. Elle traque la vie à l’état brut et ses associations sont un regard personnel sur notre monde contemporain.

Après une résidence à Beyrouth au mois de mars 2005, elle poursuit son travail dans des villes étrangères et élargit son champ d’expérimentation à d’autres cultures.




Jean-Michel Verdan


© Jean-Michel Verdan




 
Jean-Michel Verdan travaille à la Médiathèque Federico Fellini à Montpellier (axée cinéma), après avoir travaillé dans l’imprimerie, à la mairie de Montpellier et à l’école des Beaux-arts.

Il anime des ateliers sur la photographie, notamment au sein d’Objectif Image, donne des conférences sur l’histoire de la photographie, et participe à l’organisation de manifestations artistiques, photographiques ou autres.

 Il a exposé ses travaux seul ou en groupe à de nombreuses reprises, et publié une dizaine de livres d’artiste. La photographie est, pour Jean-Michel Verdan, artiste, militant et pédagogue, une manière de vivre. Il photographie son quotidien, avec la plupart des outils à disposition aujourd’hui, numérique ou argentique.

 Portant un regard humaniste sur le monde qui l’entoure, une partie de son travail est visible sur internet, notamment son « journal photographique », retraçant le quotidien photographique d’une année de trajet domicile-travail  :


Son travail actuel est visible sur :
 


Toujours à arpenter de nouveaux chemins et à expérimenter de nouvelles technologies, avec M’as-tu-vu !..., (publié en mai aux Editions L’ivraie), Jean-Michel Verdan questionne avec ironie les effets de mode (la déferlante photomaton), les nouvelles pratiques qu’autorise le téléphone mobile (la photophonie), et le jeu du narcissisme sur notre identité photographique.

On n’a jamais tant vu Jean-Michel Verdan en photo ! Mais, ce regard « intérieur » est celui que chacun pourrait poser sur soi-même, s’il l’osait. Au-delà de l’égocentrisme, nous le regardons et il nous regarde. L’image et le texte nous confondent dans un miroir intime. C’est en quelque sorte notre propre image qu’il renvoie.

Yannick Vigouroux


© Yannick Vigouroux,
 « Courseulles-sur-Mer, Normandie, 14 juillet 2012 » 
de la série « Littoralités numériques »




Yannick Vigouroux est né en 1970. Diplômé de l’École Nationale Supérieure de la Photographie (Arles), photographe, critique d'art et historien de la photographie, il a publié plusieurs livres sur la photographie.  Co-fondateur du collectif Foto Povera en 2005, il a publié en même temps, avec Jean-Marie Baldner, Les Pratiques pauvres, du sténopé au téléphone mobile (CNDP / CRDP Créteil, Isthmes éditions). Les photographies de la série «  Littoralités  », réalisées à Lisbonne avec un box 6x9 cm, ont été publiées dans Naufragée (texte de Sylvain Estibal), aux éditions Thierry Magnier, en 2007.

 «  J'aime me promener avec ma box 6x9 cm parce que cet un appareil léger, inoffensif (j'aime l'idée que ce ne soit pas du matériel professionnel, ˝sérieux˝). Un tel boîtier ne possède pas de cellule pour mesurer la lumière, pas de diaphragme non plus. Je ne peux déclencher qu'au 1/50 s ou sur la pause B. Plus de contrôle possible donc ou presque, je dois me soumettre à la lumière existante me contenter de cadrer très approximativement dans le minuscule dépoli. Je fais des photos quand cela est possible ; j’ai le sentiment que, désormais, c'est en réalité le monde que je laisse entrer dans la boîte qui prend lui-même l'image. De ce parti pris de lâcher prise résultent ces vues intemporelles et immatérielles. Je ne crois pas à la ˝vérité˝ du document. Selon moi, le document ment toujours, l'imaginaire jamais.  »
  
 Après vingt ans de pratique argentique, il explore désormais les nouveaux territoires artistiques que proposent les téléphones mobiles et les sténopés numériques. Il vient de publier avec Christian Gattinoni La photographie ancienne (1839-1918) aux Nouvelles Éditions Scala, et prépare, dans la même collection La photographie moderne (parution en 2013) et, avec Xavier Martel, La photographie japonaise, des origines à nos jours (parution en 2014).




Rémy Weité


© Rémy Weité,
de la série « Ailleurs », 2010




Né en 1961 (Montbéliard). Pratiquant la photographie depuis son enfance, il découvre en 2002, avec un appareil numérique bas de gamme, une manière différente de photographier, moins académique. En 2006, il se rapproche des photographes du collectif Foto Povera, mouvement alternatif qui revendique une photographie sensitive et poétique.

Expositions : « Révélation # 4 », Paris (2010) ; organisateur et exposant à la première biennale de photographie contemporaine de Rambouillet (2010) ; « Arts en fête – La Clayette » (71) (2011) ; exposition centrale des « Rencontres photographiques » du Xe, Paris (2011).

En 2012, participation à l'exposition « Les Images voyageuses  », puis  à « Fictions » à la  galerie Satellite, Paris, et à « Carte blanche à Yannick Vigouroux », à la galerie Le Lieu à Lorient, septième manifestation du collectif Foto Povera, ainsi qu' à la huitième étape de ce dernier,  « A MINIMA », à la Médiathèque Marguerite Duras du XXe, Paris.